Introduction / Introduction

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Introduction

Il existe une différence notable entre les Armoiries et le Blason, entre le Blason et l’Art héraldique. C'est ce qui a été exprimé très-nettement par M. Borel d'Hauterlve à la page 345 de son Annuaire de la noblesse de France, année 1843, où il fait la remarque suivante: "Il faut se garder de confondre, comme on le fait généralement, les Armoiries et le Blason.” Les premières sont les figures et les devises dont est chargé l’écu ; le blason est la description qu'on en fait verbalement. En d'autres termes, le Blason est une science dont les Armoiries sont l'objet.

There exists a notable difference between the Arms and the Blazon, and between the Blazon and the Art of Heraldry. This has been expressed very clearly by M. Borel d’Hauterlve on page 345 of his Annual of the Nobility of France, of 1843, where he makes the following remark “We must be aware of confusing, as we usually do, the arms and the blazon”. The first is the figures and the devices which are applied to the shield; the blazon is the description which can be made verbally. In other words, Blazonry is a science, of which the arms are its object.

L'Art héraldique, de son côté, a pour but de représenter aux yeux, par le moyen du dessin, de la peinture ou des arts plastiques, les diverses pièces dont les armoiries sont composées. Produits du moyen-age, les armoiries doivent en porter l'empreinte et être traitées dans le style ornemental dont une des propriétés les plus frappantes est de donner aux objets quelque chose de massif et de conventionnel qui, tout en conservant leur forme générale, met en relief les traits saillants. C'est pourquoi aux bonnes époques de cet art, les ongles des lions, les cornes des bouquetins, les griffes des aigles etc. étaient fortement accentuées et recevaient des dimensions exagérées.

The Art of heraldry, of his quotation, is the aim of representing for the eyes, by the medium of drawing, of painting, or by sculpting, the various piece of which the arms are composed. Products of the middle ages, the arms must carry the stamp and features in the ornamental style which is one of the more striking properties and  gives to the objects something significant and of a convention which, all while conserving their general form, puts into relief the salient features. This is why from the golden ages of this art, the claws of lions, the horns of the ibex, the claws of the eagles etc. have been strongly accentuated and received these exaggerated proportions.

Ce n'est pas dire que ce type restât toujours immuable. Ainsi qu'à l'égard de toutes les autres institutions humaines, les variations du goût et de la mode firent valoir leur influence. Cependant, le caractère vraiment ornemental et architectural des armoiries, qui ne tolérait pas une représentation des objets sous leur forme parfaitement naturelle, se conserva pendant quatre siècles, depuis la fin du lie ou le commencement du 12e jusqu'au milieu du 16e. Depuis, les bonnes traditions allèrent s'affaiblissant, jusqu'au 19e qui a été témoin de la décadence complète de cet art vénérable, dont il semble qu'on eût oublié même les principes les plus élémentaires. Les armoiries qui offrirent le spectacle écoeurant de lions pleins de mansuétude dont l’attitude chancelante fit supposer qu'ils étaient pris de vin, de sauvages minés par la phtisie ou bien se pavanant en petits-maîtres sauf le costume, d'aigles à l'air de serins de canarie, de casques en forme de melon ou de bonnet de nuit, inondèrent le monde. Enfin les paysagistes se mirent de la partie et fournirent des preuves de leur talent en esquissant des armoiries où des pêcheurs à la ligne se perdaient en rêveries sur des bancs de gazon, où des villages entiers avec leur clocher et la maison du maire se dessinaient sur un horizon fuyant, où des rochers, couronnés de châteaux en ruines, encadraient des prés au-dessus desquels planaient des vautours, en quête de proie, tableaux d'après nature agréablement saupoudrés de gardes-champêtres, de cosaques galopants, de chasseurs tiroliens, ou, en faisant un retour vers l'antiquité, nous montrant Samson aux prises avec son lion et Daniel dans la caverne en compagnie d'une demi-douzaine de ces quadrupèdes peu sociables. Nous en passons, et des meilleurs abominations héraldiques, de force à faire tomber à la renverse tous les hérauts des âges chevaleresques.

That is not to say the representation is always immutable. Just as in the consideration of all the other human institutions, the variations of taste and fashion assert their influence. However, the true ornamental and structural character of arms, which does not tolerate a representation of objects in their perfectly natural form, has been conserved for four centuries, since the end of the 11th or the beginning of the 12th century, up until the middle of the 16th century. Since the good traditions were weakened during the 19th century, which had witnessed the complete decadence of this venerable art, it appears that we had forgotten even the most elementary principles. The armorials which offer the sickening spectacle of lions full of indulgence whose unsteady attitude  made to assume that they had partaken of wine, the savages undermined by consumption or strutting about little masters without costumes, the eagles with the air of canaries, of helmets in the form of melons or night caps, flooding the world. Finally the landscape painters reflected themselves as the subject supplied proof of their talents in sketching coats of arms where anglers lose themselves in reveries on turf banks, where entire villages with their churches and town halls are drawn on a receding horizon, where the rocks, crowned with ruined castles, frame the near above over which hang vultures in search of prey, delightful natural tableau sprinkled with rural policemen, galloping cossacks, Tyrolean singers, or, making a return to antiquity, we show Samson grappling with his lion and Daniel in the cave in the company of a half dozen friendly quadrupeds. Time moves on, and things get better: heraldic abominations, are forced into falling back to the heralds of the age of chivalry.

Vers la moitié de notre siècle, cependant, un revirement remarquable eut lieu. En Angleterre, en France, en Allemagne des hommes doués des vrais instincts archéologiques élevèrent la voix et protestèrent contre la dégénération où l'art héraldique était tombé. Ils se reportèrent aux époques qui avaient vu la naissance et l'apogée de cet art, et, copiant ou décrivant les modèles que le temps avait épargnés, ils prouvèrent qu'il fallait quitter les sentiers vicieux où l'on s'était fourvoyé pour retourner au grand chemin, tracé par les anciens artistes héraldiques qui, placés dans un milieu où les armoiries étaient encore une force vivante, en savaient bien plus long que nous autres. Ces érudits appelèrent l'attention sur les monuments, sur les décorations splendides non seulement des cathédrales, mais encore des humbles églises de village, sur les trésors artistiques des antiques hôtels de ville; ils insistèrent que l'on ne négligerait pas les dalles tumulaires, les tombeaux et mausolées, les tapisseries des siècles écoulés etc., et en premier lieu ils mirent en relief l'importance majeure de l'étude des sceaux du moyen-âge pour quiconque voudrait juger en connaissance de cause des vraies formes héraldiques. Les matériaux nécessaires à ces études ne font pas défaut dans les archives. Des milliers d'armoiries se sont perdues dans le cours du moyen-âge; on connaît le nom des familles, mais non plus leurs armoiries; mais, au contraire, d'autres milliers existent encore en sceaux, et quoique l'on n'en connaisse plus les émaux, les armoiries qu'elles contiennent en contour sont d'un appui précieux pour les archéologues héraldistes.

Towards the middle of our century i.e. the 19th, however, a remarkable rebirth took place. In England, France, and Germany talented men of true archaeological instincts raised their voices in protest against the degeneration to which heraldic art had fallen. They referred to those periods that saw the birth and the high point of this art, and, they showed it was necessary to give up the incorrect path we had strayed down in to return to the main route, followed by the ancient heraldic artists which, placed in a setting where coats of arms were once more a living force, and known far longer than us. These scholars called attention to the monuments, to the splendid decorations not only of cathedrals, but also the humble village churches, to the artistic treasures of ancient town halls; they insisted that we do not neglect the memorial slabs, the tombs and mausoleums, the tapestries of centuries gone by etc., and from the earliest times they showed the significance of the study of seals from the middle ages to whoever wishes to judge and understand the cause and the true forms of heraldry. The necessary material for these studies was not by default in the archives. Thousands of coats of arms were lost during the middle ages, we know the name of the families, but not their coats of arms; but, to the contrary, other thousands exist again in seals and although we no longer know their tinctures, the coats of arms contained in outline are a precious resource for heraldic researchers.

C’est ici le lieu de combattre le préjugé invétéré que les armes parlantes seraient d'une moindre valeur que les armes non-parlantes. Les sceaux précités, entre autres, montrent que presque le contraire est le cas. Aux premiers temps les titres des armoiries faisaient très-souvent allusion aux noms ou prénoms du chevalier qui les adoptait ou aux noms de ses terres et chàteaux. Parmi la plus haute noblesse de ces époques reculées les exemples d'armes pariantes sont assez nombreux.

This is the place to attack the deep rooted predjudice of the lifelike arms being seen as of lower value tha less lifelike arms. The aforesaid seals, amongst others show that almost the opposite is the case. From the earliest times the grants of arms very often made allusions to names or forenames of the armiger which they adopted, to their estates and castles. Among the higher nobility of these far off times the examples of arms which speak for themselves are quite numerous.

Ajoutons, après cette petite digression, que ce mouvement, secondé depuis vingt-cinq ans par la publication d'un grand nombre d'ouvrages où les principes, déduits d'un examen scrupuleux des sources précitées, étaient élucidés par la représentation des types héraldiques qui en offrirent les preuves, a eu pour résultat un retour dans la bonne voie que l'on peut observer surtout en Allemagne, et sur une moindre échelle en Angleterre et dans quelques autres pays, ce qui n'empêche pas qu'il s'en faut encore de beaucoup que les bons principes aient pénétré partout

Furthermore, after this small digression, this movement, assisted for 25 years by the publication of a large number of works where the principles, inferred from a scrupulous examination of the aforementioned sources were explained by the representation of heraldic types which offered proof, and resulted in a return to the right path that we can observe above in Germany, and on a lesser scale in England and in some other countries, but this does prevent that case that it is still far from the fact that good principles have penetrated everywhere.

Il suffit pour notre but d'avoir indiqué en quelques mots ce qui constitue l'art héraldique proprement dit. Notre Armorial, ne donnant que des descriptions d'armoiries, appartient au domaine du Blason, et les quelques pages qui vont suivre en contiennent les:

It is sufficient for our purposes to have shown some of the properly spoken words which constitute the art of heraldry. Our Armorial only gives the description of arms using the language of blazonry, and the few pages which follow contain the basic ideas:

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